Projet 19
De l’intérieur vers l’extérieur
Un récit instinctif et personnel au travers de photographies familières et privées le quotidien d’une vie en huis clos lors du premier confinement
Un appareil, un objectif, pour quel objectif ?
Le temps s’est arrêté alors je décide de ne rien bouger. Je prends l’objectif qui est sur l’appareil : 28x300 - Nikon D600.
Des chiffres pour lutter contre le « 19 ».
Avec ou sans lumière, de l’intérieur vers l’extérieur, de droite à gauche, de haut en bas, au travers, ma vision, mes visions.
Je photographie les objets à leur place habituelle, sans changer quoi que ce soit
Noir et blanc . Film noir : pourquoi ? Le noir et blanc, c’est l’encre de mon appareil, l’encre de mon coeur, l’encre de mon stylo, celui avec lequel j’écris.
Je vois à travers le cadre de ma fenêtre, celle de mes voisins.
Alors, pour une fois, je cadre, j’enferme, je me délimite, sans limites.
Je me lance, je marche, je regarde, je clique. Je découvre, j’erre de pièce en pièce, je passe de l’une à l’autre, j’ose, je défie le confinement.
Je ne m’interdis rien, je brave la raison, tout ce qui passe devant mes yeux, je le saisis. A la sortie, je trierai, je ferai mes choix
Je regarde dehors, ce dehors auquel je n’ai plus accès.
La mer me manque, le bruit des vagues, le vent dans les cheveux, la brume sur la joue.
Je résiste pour ne pas sortir. Sortir de chez moi, sortir de moi.
Prisonniers à l’intérieur mais reliés à l’extérieur par une souris, un ordinateur, un fil, un regard...
Un oeil qui donne à voir. Et puis entendre. Rester connectée avec le monde. Être plusieurs à se sentir seul.
Découvrir autre chose, une autre façon de vivre, un rythme différent, des besoins et des envies qui s’adaptent au moment présent.
Saurons-nous revivre comme avant ?