LIKE, la revue photo
- LANDRE Béatrice

- 19 nov.
- 4 min de lecture
Il y a des découvertes qui se font sans qu’on les cherche. Celle-ci en fait partie. Une rencontre fortuite, un coup de cœur sincère, et l’envie de partager un vrai moment de lecture et de passion.
J’ai découvert la revue LIKE un peu par hasard, au Salon de la Photo. Alors que je m’apprêtais à partir, mon regard a été attiré par un petit stand, discret, presque timide, sans foule autour. Comme s’il s’excusait d’être là.Je me suis arrêté, j’ai feuilleté quelques exemplaires… et ce fut le coup de cœur. J’en ai acheté trois.
Dans le RER, sur le chemin du retour, j’ai commencé à en lire une — et là, waouh ! J’ai adoré.Enfin une revue qui donne la parole aux photographes, qui raconte des histoires, sans rien chercher à nous vendre (si ce n’est le plaisir de les soutenir).
C’est une revue qui a l’allure d’un livre, qui se lit comme un livre, mais qui est mieux qu’un livre : une revue pour les curieux, pour ceux qui aiment découvrir, simplement.
INTERVIEW DE Jean-Jacques Farré
Directeur de la publication de LIKE la revue
1 2 3 je suis
L’interview en 3 questions Avec des réponses en trois mots, puis un souvenir à nous raconter : une rencontre inspirante, un moment inoubliable, une émotion intense.
Pourriez-vous vous définir en trois mots ? : Curieux - Heureux - Distrait
Toujours en trois mots, décrivez votre activité : Édition - Journalisme - Maquette
Et si vous aviez trois souhaits à exprimer, lesquels seraient-ils ?
Que la revue soit présente dans toutes les librairies
Qu’une génération de jeunes journalistes prenne la suite
Me balader au gré de mes envies de voyage
Pour terminer, pouvez-vous nous partager un souvenir ?
Le jour où j’ai rencontré Brassaï chez lui à Paris… mais l’histoire est trop longue à écrire.
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1. Présentation générale de la revue
LIKE est une revue, pas un magazine. Un magazine enchaîne de nombreux sujets en les condensant. Une revue, elle, prend le temps : elle laisse de l’espace aux photographes et aux projets publiés.
• Pouvez-vous nous présenter votre revue en quelques mots ?
Nous rencontrons tous les photographes que nous publions. Nous passons du temps avec eux, les laissons dérouler leur parcours, expliquer leurs images, préciser leurs intentions. À partir de ces échanges, nous écrivons ce que nous avons entendu. Le langage parlé n’est pas celui de l’écrit, d’où un travail important de rédaction et de relecture. Nous publions bien sûr leurs séries, toujours en pleine page et sans recadrage.
• Quelle est la ligne éditoriale de la revue ?
À vrai dire, elle n’existe pas de manière figée. Nous cherchons avant tout à varier les récits et à trouver un équilibre entre des genres photographiques très différents. Nous voulons surprendre nos lecteurs en révélant la richesse et la diversité des propositions photographiques du moment.
• À qui s’adresse-t-elle ?
À toutes celles et ceux qui prennent le temps de se rendre à une exposition, d’arpenter un festival ou simplement de pousser la porte d’une librairie.
• Comment est née l’idée de cette revue ? Quelle est son histoire ?
J’ai eu la chance, en tant que directeur artistique de presse, de travailler avec de nombreux photographes. Les récits qu’ils partageaient en séance d’éditing m’ont toujours passionné, mais personne ne les retranscrivait. Avec LIKE, nous leur donnons enfin la parole.
• D’où vient son nom ? A-t-il une signification particulière ?
LIKE est un clin d’œil ironique aux réseaux sociaux. Tout le monde “like” aujourd’hui… mais nous, nous prenons le contrepied en redonnant de la profondeur.
2. Vision et ligne artistique
• Quels types de photographies privilégiez-vous ?
Le monde de la photo est d’une incroyable diversité. Documentaire, artistique, expérimentale, mode, numérique ou argentique : tout nous intéresse, à condition que la qualité soit au cœur du travail proposé.
• Comment sélectionnez-vous les photographes ou les séries à publier ?
Nous privilégions l’actualité. Si une exposition nous touche, si un livre nous intrigue, nous contactons son auteur.
• Quelle est votre vision du rôle de la photographie dans la société actuelle ?
La photographie interroge, bouscule, accompagne les mutations du monde. Mais elle évolue aussi dans un contexte d’incertitudes, avec des peurs, des questionnements, et une économie souvent fragile pour la plupart des photographes.
3. Défis et perspectives
• Quels sont les plus grands défis pour une revue photographique aujourd’hui ?
Obtenir de la visibilité dans une économie réduite. À ce jour, seul France Inter nous relaie réellement.
• Comment la revue s’adapte-t-elle à l’ère du numérique et des réseaux sociaux ?
Nous publions quotidiennement des posts. Mais il faut être lucide : “liker” ne signifie pas soutenir financièrement.
• Quels sont vos projets à venir ?
Nous travaillons à renforcer notre présence en librairie, ce qui implique un tirage plus important… et donc un risque économique non négligeable.
• Si vous aviez carte blanche, quel serait le numéro rêvé ?
Chaque numéro est une carte blanche.
• Comment voyez-vous l’avenir de la photographie dans les médias ?
Je ne suis pas devin…
En conclusion :
Qu’est-ce qui distingue votre revue des autres titres du secteur ?Dans le paysage de la presse photographique, nous sommes sans doute celui qui accorde une place aussi centrale au contenu éditorial. Nous revendiquons une véritable liberté de ton et d’expression, en laissant les photographes développer pleinement leur pensée et partager leur regard sans contrainte.
Que souhaitez-vous que les lecteurs retiennent après avoir découvert votre revue ?Plus qu’un message à retenir, nous souhaitons avant tout offrir aux lecteurs un moment de détente, de découverte et de respiration. Si la revue parvient à éveiller leur curiosité, à susciter l’envie d’aller plus loin et à nourrir leur sensibilité, alors nous aurons atteint notre objectif.










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